Afin d'éviter les fruits malodorants en ville L’ADN pour sexer les pieds de Ginkgo biloba
Planter un pied femelle de Ginkgo biloba en ville peut s’avérer catastrophique tant l’odeur des fruits est repoussante. Le centre R&D de Végépolys Valley a mis au point une méthode fiable pour distinguer dès le plus jeune âge le sexe de chaque sujet…
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Le ginkgo fait partie des plantes qui devraient s’avérer intéressantes pour faire face au changement climatique. Sa tolérance aux sécheresses et aux canicules est bonne, il s'accommode aussi de la pollution. En revanche, l’espèce présente un inconvénient : elle est dioïque (pieds mâles et femelles séparés) et ses fruits dégagent une odeur pestilentielle. Planter des arbres femelles en ville s’avère donc impossible. Les sujets étant plantés avant de produire des fleurs, il arrive parfois que des spécimens installés dans des alignements ou des squares viennent à donner des fruits, au grand dam des riverains.
Cette difficulté pourrait appartenir au passé. Le centre de R&D de Végépolys Valley, à Angers (49), a travaillé sur le sujet et mis au point une méthode de sexage fiable et utilisable sur les sujets les plus jeunes. « Le sexe étant contrôlé génétiquement, le sexage par analyse de l’ADN est possible grâce à des marqueurs moléculaires (tests PCR) », explique Anne Rodier, responsable du service création variétale et analyse de l’ADN à Végépolys Valley. Elle a rendu public le fruit de cette recherche à l’occasion de la journée Végétal Connect, à Angers, le 12 septembre dernier.
Une méthode utile quel que soit le schéma de culture
Applicable à tout âge de l’arbre et en toute saison – encore qu’il soit préférable d’analyser des feuilles, ce qui est plus économique, mieux vaut donc procéder en période de végétation ! –, la méthode est adaptée à toutes les techniques de multiplication du ginkgo. En effet, les pépiniéristes peuvent greffer du matériel végétal issu de sujets mâles sur des porte-greffes issus de semis, multiplier de manière végétative des pieds mâles ou semer des ovules fécondés. C’est dans ce dernier cas qu’utiliser le sexage est le plus important : il permet de distinguer les mâles des femelles dès le plus jeune âge et de ne mettre en culture que les premiers. Mais pour les deux premières techniques de multiplication, la méthode mise au point par Végépolys Valley permet de certifier que les pieds sont bien mâles…
Concrètement, le laboratoire envoie au producteur un kit de prélèvement avec un mode d’emploi et une vidéo explicative. Le client prélève de petits échantillons foliaires de chaque arbre grâce à un emporte-pièce et les place dans les différents puits d’une plaque qu’il envoie au laboratoire. Les techniciens vont extraire à réception l’ADN de chaque puits avant d'envoyer le résultat aux clients.
La réponse à une attente du terrain
Ce sont les demandes d’une entreprise du paysage et d’un pépiniériste qui ont généré ce travail de recherche de Végépolys Valley. « Le développement de la méthode a été accéléré pour répondre aux contraintes de ces clients », précise Anne Rodier.
À Salonvert Sud-Ouest, les 20 et 21 septembre derniers à Saint-Selve (33), les pépinières des Hauts de Castets, basées dans le Gers, ont fait appel à Végépolys Valley pour sexer leur carré de ginkgos. Ils ont prélevé 80 échantillons et savent maintenant pouvoir disposer de 52 arbres tiges certifiés mâles…
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